Dawit L. Petros. Spazio Disponibile - Galerie de l'UQAM (2024)

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La Galerie de l’UQAM présente Spazio Disponibile, une exposition majeure de l’artiste Dawit L. Petros initiée, organisée et mise en circulation par The Power Plant Contemporary Art Gallery (Toronto) et commissariée par Irene Campolmi. Concluant sa tournée nord-américaine à Montréal, ce projet donne à voir le vaste champ de réflexion mené par l’artiste sur les couches complexes des histoires coloniales et postcoloniales reliant l’Érythrée, l’Italie et le Canada.

L’exposition

Dawit L. Petros déploie un nouvel ensemble d’œuvres qui interrogent les liens inexplorés entre la colonisation, les migrations et le modernisme. Spazio Disponibile — « Espace disponible » en italien — fait allusion aux sections publicitaires vacantes qui paraissaient dans Rivista Coloniale, une revue à grand tirage du début du vingtième siècle et l’organe officiel du projet colonial italien. Le titre évoque également le regard colonial percevant les terres d’Afrique comme un espace disponible pour l’occupation et pour l’exploitation de ses ressources.

Petros a conçu une vaste série d’œuvres qui traduisent ses recherches consacrées aux strates complexes des histoires coloniales et postcoloniales reliant l’Afrique de l’Est et l’Europe. À l’aide de documents d’archives collectés sur une période de sept ans, l’artiste retrace la présence italienne en Éthiopie et en Érythrée entre la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle. L’exposition met en lumière les liens entre la résurgence contemporaine du nationalisme et la mémoire refoulée, mais persistante de la colonisation italienne.

Étoffant le projet The Stranger’s Notebook —aboutissem*nt d’un voyage de treize mois de Petros où il explore les formes de mobilité en Afrique et en Méditerranée — pour se concentrer sur les espaces bâtis, notamment l’architecture, l’exposition se penche également sur les notions de travail, les écueils associés à l’édification d’une nation et les récits entremêlés de la migration. L’artiste examine les parallèles entre les histoires africaines et le modernisme européen, ainsi que la manière dont les objets agissent comme des textes dans la construction et la transmission des idéologies culturelles. Spazio Disponibile porte à voir comment ces objets masquent les disparités de pouvoir, tout en reliant les individus par-delà les frontières, réunissant des géographies aussi hétérocl*tes que celles de l’Italie, de l’Érythrée et du Canada.

À propos de l’artiste

Dawit L. Petros est un artiste visuel, chercheur et pédagogue. Son travail s’inspire de recherches portant sur le global modernism, les théories de la diaspora et les études postcoloniales. Au cours des dix dernières années, il s’est consacré à faire une relecture critique des liens troubles entre le colonialisme et la modernité. Ces préoccupations découlent des expériences qu’il a vécuescomme émigrant érythréen ayant passé ses jeunes années en Érythrée, Éthiopie et au Kenya avant de s’installer au Canada. Son travail artistique propose une analyse introspective et riche des facteurs historiques derrière les conditions migratoires. Petros met en espace des photographies, des images en mouvement, des objets sculpturaux et des œuvres sonores selon des logiques performatives, picturales ou contextuelles. Il est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de la School of the Museum of Fine Arts at Tufts University (Boston, États-Unis), d’un baccalauréat en photographie de l’Université Concordia (Montréal, Canada) et d’un baccalauréat en histoire de l’Université de la Saskatchewan (Saskatoon, Canada). Avec l’artiste Heba Y. Amin, il a cofondé The Black Athena Collective en 2015. Petros est professeur agrégé au département de photographie de la School of the Art Institute of Chicago (États-Unis). Il est représenté par les galeries Tiwani Contemporary à Londres (Angleterre) et Bradley Ertaskiran à Montréal (Canada).

dawitlpetros.com

À propos de la commissaire

Irene Campolmi est une commissaire d’exposition basée à Copenhague (Danemark). Ses recherches actuelles portent sur les théories postcoloniales, queers et féministes appliquées à la performance et les écologies artistiques hybrides. Par le passé, sa pratique et ses recherches commissariales se sont penchées sur les questions éthiques du commissariat d’exposition. Depuis dix ans, elle travaille comme commissaire et chercheuse auprès de divers musées et institutions artistiques partout dans le monde, notamment au Musée d’art de Joliette (Canada), à The Power Plant Contemporary Art Gallery (Toronto, Canada), au MAAT (Lisbonne, Portugal), au Copenhagen Contemporary (Danemark), au MAH (Açores, Portugal) et au Kunsthal Charlottenborg (Copenhague, Danemark). Elle a été co-commissaire du Pavillon estonien à la 58e Biennale de Venise, où était présenté Birth V: Hi and Bye de Kris Lemsalu. Elle a également été commissaire de l’exposition #whatif à la Kunsthal Charlottenborg (Danemark), mettant de l’avant Forensic Architecture, Renzo Martens et Naeem Mohaiemen. Elle est actuellement commissaire du projet d’exposition et de recherche Yet, it Moves ! au Copenhagen Contemporary et conçoit l’exposition Realistic Utopias – An archive of the Future au KØS Museum of Art in Public Spaces (Køge, Danemark). Depuis 2019, elle est à la tête de la programmation artistique et est commissaire de l’Enter Art Program, un programme satellite financé par l’État, proposant des performances et des conférences, présenté conjointement avec l’Enter Art Fair. Avant de se joindre au Musée d’art moderne Louisiana à Copenhague en tant que boursière doctorante (2013-2016), elle faisait partie du groupe de recherche Objects in the Contact Zone: The Cross-Cultural Life of Things du Max Plank Institute.

irenecampolmi.com

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